Je constate qu'il est plus difficile d'exercer son métier aujourd'hui. Les pays du Golfe, marqués par de fortes tensions, notamment entre l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, vivent dans un climat de psychose permanente et réclament des visas. En Égypte, il est plus difficile d'être journaliste que sous Moubarak, malgré les espoirs soulevés par les révoltes arabes. De ce point de vue-là, il y a régression, et reprise en main du pouvoir par l'« État profond » et l'appareil sécuritaire.
Les Saoudiens pratiquent la diplomatie du hadj et n'hésitent pas à aider les pèlerins en leur donnant de l'argent. Toutefois, depuis quelques années, ils se sont engagés à contrôler le financement des activités terroristes par des particuliers, sous la pression des États-Unis qui exercent une étroite surveillance des circuits financiers privés. La France, pour sa part, a manqué d'énergie cette dernière décennie et n'a pas été regardante sur certains dossiers. D'autres pays ont sans doute pris le relais et ce doit être pour nous un sujet de préoccupation.