J'ai indiqué au sujet des Kurdes que nous étions très attachés à ce que les Forces démocratiques syriennes reçoivent à l'avenir des garanties de leurs droits et compétences sur le territoire où elles sont aujourd'hui installées. Elles ont beaucoup agi à nos côtés pour faire en sorte que Daech se retire d'une partie de la Syrie.
Monsieur Lecoq, le programme de l'Institut du monde arabe (IMA) ne se fait pas dans mon bureau. Je vous suggère d'adresser les observations que vous avez formulées aux autorités concernées.
Je vous sais très attaché, tout comme moi, au dossier des farines périmées. J'ai fait part à M. Wang Yi, le ministre chinois des affaires étrangères, venu en visite à Paris il y a quelques jours, de nos interrogations sur le sort des personnes concernées. Le Président de la République a fait savoir qu'il en reparlerait au président Xi Jinping lorsqu'il viendrait lui-même à Paris. La procédure judiciaire s'est achevée et il serait tout à fait opportun, avons-nous dit aux autorités chinoises, que le cas soit tranché et que les intéressés puissent avoir connaissance des résultats de cette instance judiciaire.
S'agissant de M. Kadamy, je ne peux vous donner d'informations particulières car je dois respecter la procédure judiciaire en cours.
Le financement que vous évoquiez dans la zone du Sahara occidental n'a en effet pas été prolongé en 2018. Nous avons choisi de renforcer l'une des interventions du Programme alimentaire mondial en faveur de trente-sept écoles installées dans des camps, pour le bénéfice de 20 000 collégiens. Il est apparu que cette option était plus intéressante que celle dont vous parliez. Je suis prêt à faire des comparaisons.
J'aimerais maintenant dire deux mots sur le Yémen car je pense qu'on n'a pas toujours une juste appréhension de la situation. C'est une sale guerre, c'est vrai, mais il faut en connaître toute l'histoire. Cette histoire, on l'occulte souvent. En 2011, après le Printemps arabe, le gouvernement d'union nationale mis en place sous l'autorité du président Hadi a été victime d'un coup d'État de l'ancien président Saleh appuyé par les Houthis, qui étaient eux-mêmes soutenus par l'Iran. Ces mêmes forces ont ensuite attaqué militairement l'Arabie Saoudite par des tirs de missile. Le président Hadi, reconnu par la communauté internationale, a fait appel à la coalition arabe pour le soutenir. C'est à ce moment-là qu'a commencé cette guerre. Je le rappelle, à chaque fois. Cette guerre a été menée de manière horrible. Heureusement, aujourd'hui, un processus vertueux commence à s'installer.
Vous évoquiez, monsieur David, les ventes d'armes à la coalition, mais il faut aussi parler des ventes d'armes à destination des Houthis, dont il n'est curieusement jamais question. Comme j'ai eu l'occasion de le dire à de nombreuses reprises, la France se conforme au Traité sur le commerce des armes et respecte la procédure européenne de contrôle. Les ventes sont en outre vérifiées par une commission nationale ad hoc qui s'assure que les armes ne sont pas utilisées à autre chose qu'une action militaire. L'action de l'Arabie Saoudite s'effectue essentiellement par voie aérienne et nous ne fournissons rien à l'armée de l'air saoudienne. Il vaut mieux que les choses soient dites une fois pour toutes afin d'éviter de revenir à chaque fois sur ce sujet.
Nous sommes très préoccupés par la situation de l'État de droit et le risque de conflit civil au Cameroun. Nous sommes intervenus auprès du président Biya, que le Président de la République lui-même a appelé par téléphone pour l'inciter à ouvrir un dialogue politique inclusif, à mettre en oeuvre des mesures de détente et à approfondir la décentralisation. Nous sommes d'autant plus préoccupés que 6 500 ressortissants français vivent dans ce pays et que s'ajoute à cette question complexe l'arrestation de Maurice Kamto. Je vous remercie de m'avoir posé cette question qui m'a permis d'évoquer un sujet trop rarement abordé.
J'en viens à l'Iran. Avant toute chose, disons ceci : nous respectons nos engagements, en lien avec l'Allemagne et le Royaume-Uni. Nous avons mis sur pied un dispositif pour faire en sorte que nos importations paient nos exportations, et réciproquement en Iran. Il s'agit d'une forme de troc : les échanges se font dans le cadre d'une chambre de compensation et ne concernent que les produits autorisés – l'agro-alimentaire et les produits de santé et de pharmacie. Cet organisme a son siège en France et sa présidence est exercée par un Allemand. Il appartient désormais à l'Iran de créer une structure en miroir pour que nous puissions agir.