Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du mercredi 13 février 2019 à 17h05
Commission des affaires étrangères

Jean-Yves le Drian, Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères :

Oui, je le crois ; c'était le souhait des Iraniens. Les acteurs susceptibles d'être intéressés sont nombreux. Il se pose en outre une question à laquelle je n'ai pas de réponse mais qui est loin d'être secondaire : lors des premières décisions américaines, des autorisations d'importer du pétrole ont été accordées à plusieurs pays – la Chine, l'Inde et d'autres – pour une durée de six mois. Or, ces autorisations expirent bientôt et il n'est pas certain qu'elles soient renouvelées, ce qui risque de produire des incidences sur le cours du pétrole et sur la situation de l'Iran.

S'agissant des droits de l'homme en Égypte, monsieur Renson, nous ne pratiquons pas la diplomatie du mégaphone consistant à parler fort à l'extérieur et à se taire une fois sur place. Au contraire : nous en parlons sur place. Avec cent millions d'habitants et une population qui s'accroît de deux millions de personnes supplémentaires chaque année, l'Égypte est un pays tout à fait déterminant pour l'avenir de la région, et son développement est indispensable pour éviter qu'il ne connaisse une situation potentiellement dramatique. Pour la France, l'Égypte est un partenaire important, y compris – mais pas uniquement – dans le domaine militaire. Néanmoins, il importe que nous puissions nous dire les choses dans la relation de confiance que nous entretenons avec le président Sissi et les autorités égyptiennes. Et nous nous les disons publiquement. En ce qui concerne le respect des droits de l'homme dans ce pays, le président Macron a tenu des propos très clairs en présence du président Sissi, qui lui a répondu ; cela fait partie de la discussion. En outre, le président Macron a reçu des représentants d'ONG à la résidence de l'ambassadeur en en informant le président Sissi.

J'observe aussi – on ne le dit pas assez – que l'Égypte garantit la liberté de culte et le respect des religions, contrairement à d'autres pays. Cela prouve aux Égyptiens que cet état de fait pourrait se décliner dans d'autres domaines que la seule sphère religieuse, en particulier par la réforme du droit des ONG, un sujet sur lequel le Président de la République est intervenu fortement auprès du président Sissi.

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