Je souhaiterais associer ma collègue Béatrice Descamps à cette question, qui s'adresse à M. le ministre de l'économie et des finances.
Monsieur le ministre, la France a décidé de mener la transition énergétique en réduisant, par divers outils, fiscaux et normatifs, l'usage du diesel. On peut bien sûr se réjouir de ces mesures sur le plan de la santé puisque le diesel est responsable d'une part importante de l'émission de particules fines, dont les effets négatifs sont avérés.
Toutefois, de nombreuses questions demeurent. La voiture électrique est-elle la solution idéale, lorsque l'on sait que l'énergie électrique est produite en Europe essentiellement à base de nucléaire, de gaz, voire de charbon ? S'est-on assuré que nous disposerons bien de quantités suffisantes de cobalt pour produire les batteries, alors la production deviendra inférieure à la demande dans moins de cinq ans ? Avons-nous examiné les conditions dans lesquelles ces minerais sont extraits, alors que les ONG nous alertent sur le travail des enfants et, surtout, sur les catastrophes écologiques causées par le traitement de ces minerais ? A-t-on réfléchi aux capacités financières des Français à s'équiper de tels véhicules électriques ? A-t-on pensé le maillage du territoire en bornes de recharge, particulièrement en zone rurale ?
Enfin, monsieur le ministre, quelles seront les conséquences sur l'emploi en France d'une sortie rapide du diesel ? Comment nos usines automobiles pourront-elles être accompagnées pour qu'elles ne perdent pas en compétitivité ni en nombre d'employés ?