Madame la ministre des solidarités et de la santé, « Protégés ensemble : les vaccins, ça marche ! » Tel était le thème de la campagne de l'OMS en faveur de la vaccination.
Une évidence pour tous ? Malheureusement, pas encore ! La vaccination a sauvé, sauve et sauvera encore des vies. Elle a permis d'éradiquer de nombreuses maladies, comme la variole, et de faire reculer de façon spectaculaire certaines autres, comme la diphtérie.
Depuis 2010, 113 pays ont introduit de nouveaux vaccins. En 2017, ce sont 116 millions d'enfants qui ont été vaccinés – un record. Pourtant, on compte encore aujourd'hui dans le monde près de 20 millions d'enfants qui ne sont pas vaccinés ou le sont insuffisamment.
Malgré des avancées, la progression vers les cibles fixées pour l'élimination de maladies telles que la rougeole, la rubéole et le tétanos, a pris du retard : on note un cas grave de tétanos aux États-Unis et de multiples flambées de maladies à prévention vaccinale en France.
Depuis le début de l'année, 288 cas de rougeole ont ainsi été diagnostiqués dans cinquante départements français. L'épisode des touristes français qui ont réintroduit cette maladie au Costa Rica est lui aussi symptomatique. Les Costaricains ne nous remercient pas !
Le refus de la vaccination, parfois justifié par des argumentations mensongères, est irresponsable : se faire vacciner, c'est se protéger, mais aussi protéger les autres, notamment les plus vulnérables d'entre nous, qui ne peuvent se faire vacciner.
Non, la vaccination n'augmente pas les troubles du comportement chez les enfants ! Non, le ROR – vaccin rougeole, oreillon, rubéole – ne cause pas l'autisme !
Madame la ministre, il y a un an, après de très nombreux échanges qui se sont avérés constructifs, vous avez rendu onze vaccins obligatoires dès le plus jeune âge. À l'heure où l'étude Vaccinoscopie va paraître, quel bilan pouvez-vous dresser ? Quelles actions supplémentaires de prévention et d'information pourraient être mises en place pour parfaire la couverture vaccinale, gage de santé publique ? Enfin, pouvez-vous nous faire un point à date de la vaccination HPV – contre les infections à papillomavirus humains – pour les filles ainsi que pour les garçons ?
Au pays de Pasteur, il faut collectivement agir et rappeler que les vaccins sauvent des vies.