Or cette décision de court terme sera une mauvaise affaire à long terme pour notre pays, que vous privez d'une importante rentrée financière annuelle. D'autant qu'il est bien difficile d'évaluer le juste prix d'ADP alors que le trafic aérien est en pleine croissance. Aéroports de Paris a accueilli 13,7 millions de passagers supplémentaires entre 2007 et 2017 ; la barre symbolique des 100 millions de passagers a été franchie. Les bénéfices liés à l'exploitation des cellules commerciales sont, eux aussi, en augmentation permanente. Il est donc à redouter que le montant de la vente d'Aéroports de Paris soit largement sous-estimé par rapport à la valeur réelle de cet actif.
Face à cet écueil, notre collègue Éric Woerth, président de la commission des finances, a proposé un amendement que j'ai eu le plaisir de défendre en commission spéciale, afin d'éviter que, comme dans le cas des autoroutes, des centaines de millions d'euros de valeur échappent à l'État, et donc au contribuable, parce qu'on découvrirait a posteriori, peut-être des années plus tard, que le prix de vente était trop bas.