La planification écologique est une nécessité absolue.
Comme notre intention n'a jamais été de tout nationaliser ou collectiviser, demandez-vous ce qu'apporte la planification dans une économie mixte, où il existe à la fois un capital national, autrement dit un travail collectif, et un capital privé. Elle apporte de la stabilité et de la visibilité.
Par exemple, quand nous aurons à décider, demain, l'arrêt des cinquante-neuf réacteurs nucléaires du pays, il faudra atteindre le même niveau de production avec d'autres moyens. Si nous voulons le faire dans les délais records auxquels je pense, il faudra que toute la nation se mobilise. Cependant, en affichant le nombre nécessaire d'hydroliennes, d'éoliennes en mer, de centrales géothermiques, etc. , nous donnerons une perspective à toutes les activités, petites et moyennes. Les petites et moyennes entreprises, comme les grandes, sauront que l'État est engagé, sur cinq ou dix ans, pour atteindre ces objectifs. Elles y gagneront alors en stabilité et en visibilité.
À l'opposé, l'économie de fous furieux actuelle bondit d'un côté à l'autre, semble soudain favoriser la percée de telle activité une année, de telle autre l'année suivante, puis s'effondre, sans que l'on sache pourquoi. Certaines nations semblent être des locomotives. Ainsi du modèle allemand, que vous évoquiez en vous gargarisant, avant de vous apercevoir qu'il ne marche plus. Vous vous demandez bien ce qu'il va advenir, puisque la première puissance économique du continent européen atteint lamentablement 1 % de croissance à peine.