… il repose sur une illusion : que les êtres humains n'auraient d'autre souci, d'autre volonté, d'autre aspiration que de s'enrichir. Ce système a atteint ses limites, notamment aux yeux de la jeune génération. Celle-ci a compris mieux que d'autres – peut-être parce qu'elle a moins connu, pour une part d'entre elle, les privations – qu'il y a d'autres moteurs dans l'existence, qui la justifient et peuvent la remplir beaucoup plus pleinement que la seule idée de la compétition de chacun contre tout le monde, de la cupidité et de l'accumulation.
Vous l'avez compris, je suis en désaccord complet avec le chef de l'État lorsqu'il dit souhaiter que les jeunes rêvent de devenir milliardaires. Être milliardaire est une activité obscène, parce qu'elle suppose une surexploitation des êtres humains qui vous entourent. Ce qui compte, c'est de vouloir son propre bonheur et celui des autres. La règle du bonheur, c'est le partage.