Pour à peu près tout, on entend sur les bancs de la majorité qu'il faut attendre la fin du grand débat. Pour l'indexation des retraites sur l'inflation, grand débat. Pour l'isolation des logements, grand débat. Pour une taxe poids lourds, grand débat. Pour de nouvelles tranches d'imposition pour les ultra-riches, grand débat. Pour les travailleurs détachés, grand débat. Pour les personnes handicapées, on l'a vu ici même la semaine dernière, grand débat. Pour le référendum d'initiative citoyenne, grand débat. Pour des contreparties au CICE, grand débat. Pour la TVA nulle sur les produits de première nécessité, grand débat. Le refrain est répété par tout le Gouvernement : « Nous attendons la fin du grand débat. » À tel point que nous nous demandons pourquoi ne pas fermer l'Assemblée nationale… Pourquoi ne pas geler nos travaux, le temps de cette vaste consultation ? Pourquoi ne pas nous accorder des vacances, allez, jusqu'aux élections européennes ? Je suis sûr qu'ensuite, vous déborderez à nouveau de projets !
Mais là, soudain, pour solder Engie, pour solder la Française des jeux, et pour solder, surtout, Aéroports de Paris, on n'attend plus la fin du grand débat.
Pourquoi ? Pourquoi cette urgence ? Pourquoi vendre les bijoux de la République ? Pourquoi vendre des entreprises qui rapportent ? Pourquoi, surtout, vendre une frontière ? Je ne comprends pas, et je ne suis pas le seul. La droite ne comprend pas. La gauche ne comprend pas. Le Sénat ne comprend pas. Le Conseil d'État ne comprend pas. Les syndicats ne comprennent pas.