Monsieur le ministre, vous l'aurez compris : le groupe La France insoumise n'a pas l'intention de vous lâcher sur un tel sujet, même si nous vous remercions d'avoir choisi de consacrer cette séance à la privation d'ADP : vous avez bien conscience de l'émotion qu'elle suscite à travers le pays. On notera d'ailleurs que la question s'est révélée plus prégnante entre les deux lectures – alors que le projet de loi aborde de multiples sujets – , puisqu'une pétition contre cette privatisation, lancée depuis la première lecture, atteint à cette heure plus de 130 000 signataires. C'est bien le signe que la représentation nationale n'est pas la seule à s'inquiéter de ce que vous avez l'intention de faire.
Sur le projet de loi PACTE, nous avons déjà dit que notre vision de l'économie diverge de la vôtre. Nous pensons, et l'affirmons de nouveau, que votre texte repose sur un modèle obsolète : alors qu'il a la prétention considérable d'insérer les entreprises dans les enjeux du XXIe siècle, il passe à côté de l'essentiel, notamment à côté de l'enjeu climatique.
S'agissant de la privatisation d'Aéroports de Paris, vos réponses ne nous ont toujours pas convaincus. La vente permettrait, selon vous, de rapporter 8 milliards à 9 milliards pour créer un fonds d'investissement pour l'innovation de rupture : or chacun voit bien que la situation économique d'Aéroports de Paris permettrait d'ores et déjà d'alimenter ce fonds si c'était vraiment votre intention.