Voyez, monsieur le ministre, qu'il ne s'agit pas de vous affronter frontalement, mais de vous demander si l'opération est efficace – je ne le pense pas – , si les garanties sont suffisantes à l'heure où je vous parle – à mes yeux, ce n'est pas le cas – et de faire observer que votre très beau fonds pour l'innovation de rupture est insuffisamment alimenté – et ne nous dites pas encore une fois que la privatisation servira à l'alimenter car cet argument ne tient malheureusement pas la route une demi-seconde.
Enfin, la concurrence peut conduire à de belles réalisations. Auparavant, il y avait Orly Sud et Orly Ouest ; il y maintenant quatre terminaux. L'entreprise Aéroports de Paris a-t-elle été dans l'incapacité d'investir ?
Je conclus avec un dernier mot, que tous les députés d'Île-de-France comprendront. Demain, si le groupe Aéroports de Paris est transféré à des opérateurs privés, les 30 milliards, 35 milliards ou 40 milliards d'euros nécessaires pour financer toutes les infrastructures du Grand Paris – Gilles Carrez, qui était à la manoeuvre pour calculer ce montant, n'est pas là – seront-ils assurés dans les mêmes conditions ? Trouvera-t-on des financements complémentaires ? On sait très bien qu'un aéroport non connecté ne fonctionne pas. En l'occurrence, que se passera-t-il une fois les aéroports privatisés, alors ce sont l'État et les collectivités qui portent le projet du Grand Paris, dont on connaît le retard gigantesque des chantiers.