Ce projet de loi d'organisation et de transformation du système de santé met en avant le décloisonnement des professions du secteur. Je voudrais évoquer avec vous le cas des médecins biologistes médicaux, dont le rôle est croissant dans le parcours de soins.
Aujourd'hui, les examens de biologie médicale participent à 70 % des décisions médicales prises par les praticiens et ce rôle clé est appelé à croître dans les années à venir. L'incitation à la concentration avait ses raisons : les nouvelles technologies exigeaient des montants d'investissements que les petits laboratoires ne pouvaient pas se permettre. Mais, hélas, les aléas législatifs ont favorisé l'émergence d'une situation qui pose aujourd'hui question en termes de santé publique.
La loi de 2001, dite MURCEF, domine aujourd'hui le territoire, au profit des grands groupes. Aujourd'hui, on observe une concentration dans le secteur au bénéfice des groupes financiers, qui ont bénéficié, jusqu'en 2013, de dérogations prévues par cette même loi. Aujourd'hui, ces grands groupes, qui détiennent plus de 50 % du secteur, proposent des analyses réalisées par des non-biologistes. Tout porte à craindre qu'ils n'obéissent d'abord à une logique marchande guidée par la seule rentabilité.
Madame la ministre, une attention particulière au métier de biologiste médical indépendant sera-t-elle apportée dans le cadre du programme « Ma Santé 2022 » ?