Intervention de Frédérique Vidal

Réunion du mardi 5 mars 2019 à 16h30
Commission des affaires sociales

Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

Je vais commencer par les questions qui concernaient le rapport du professeur Donata Marra sur le mal-être des étudiants en médecine. En fait, lorsque nous avons pris nos fonctions, Agnès Buzyn et moi-même, ce problème des internes a été un des premiers sujets que nous avons eu à traiter ensemble. Nous avons reçu des associations d'étudiants qui nous ont parlé de ces difficultés. D'où le rapport que nous avons demandé : il prévoit la mise en place d'un centre national d'appui, dont la réunion de préfiguration aura lieu le 13 mars prochain. L'observatoire national de la qualité de vie au travail concerne aussi les étudiants. Il est évidemment très important que la réforme que nous proposons ait été coconstruite avec les étudiants, pour son volet relatif aux études de santé, de façon à mieux entendre leur quête de sens dans leurs études, qui en ont, à les entendre, peut-être perdu un peu.

L'article 1er concerne effectivement les formations en médecine, en pharmacie, en odontologie et maïeutique, mais ne concerne pas toutes les formations paramédicales. Néanmoins, plus de transversalité est prévue, ainsi que des passerelles possibles dans cette offre de formation. Comme je le disais tout à l'heure, si l'on repense les programmes, il peut être intéressant de proposer des unités d'enseignement dans lesquelles les futurs professionnels de santé qui auront à travailler en équipe pourraient se retrouver aussi en formation ensemble. C'est exactement ce qui se passe dans le cadre de la prévention, avec la coopération que nous avons mise en place avec les services sanitaires.

Pour ce qui est de l'idée de proposer des stages dans les déserts médicaux, encore faut-il pouvoir être assuré d'un encadrement : on ne peut pas envoyer des jeunes en stage seuls, si je puis dire. Les maisons de santé pluridisciplinaires pourraient constituer des lieux d'accueil appropriés, en tout cas, des lieux dans lesquels il serait possible d'assurer l'encadrement de ces stages.

Si nous promouvons l'idée de faire démarrer des études susceptibles de conduire à des études de santé dans tous les territoires, y compris là où il n'y a pas de CHU, ou encore l'idée de faire plus de stages en ambulatoire et plus de stages dans des structures qui ne seront pas des CHU, c'est aussi pour arrêter d'extraire les jeunes d'un territoire, pendant douze à quinze ans, pour les former là où il y a un CHU. Or c'est ce qui se passe actuellement : et une fois qu'ils sont partis pendant douze à quinze ans dans une ville où est implanté un CHU, ils ont fini par y construire leur vie et il peut devenir très compliqué pour eux d'envisager d'exercer la médecine ailleurs qu'à proximité de ce CHU.

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