Le dépistage et la prévention du cancer du col de l'utérus ont constitué la première mesure du Plan cancer que j'ai rédigé lorsque j'assumais la présidence de l'Institut national du cancer ; j'ai ensuite travaillé durant cinq ans à la mise en oeuvre du dépistage organisé du cancer du col de l'utérus. Ce dépistage – le troisième dépistage organisé déployé sur notre territoire – repose sur des invitations adressées par l'assurance maladie dès que celle-ci constate ne pas avoir remboursé de frottis depuis deux ans à une femme : les femmes concernées sont alors invitées à aller réaliser un frottis chez un médecin généraliste, une sage-femme ou un gynécologue.
Je ne pense pas du tout qu'il soit légitime d'élargir les lieux de prise en charge, car le contact avec les trois professionnels que j'ai cités est l'occasion pour les femmes de recevoir du conseil en matière de prévention du cancer, mais aussi de procéder à une palpation des seins – car une femme qui n'a pas fait de frottis depuis deux ans n'a généralement pas fait non plus de mammographie ou de palpation durant ce délai. Aujourd'hui, la prévention du col de l'utérus repose sur une première consultation, que j'ai mise en place l'année dernière dans le cadre du plan Priorité prévention : il s'agit de la consultation à vingt-cinq ans, prise en charge à 100 % par l'assurance maladie, et qui permet aux médecins traitants d'identifier les niveaux de risque des différents types de cancers féminins, à savoir le cancer du col de l'utérus et le cancer du sein.
À partir de vingt-cinq ans, chaque femme doit faire un frottis ainsi qu'une palpation des seins tous les trois ans, en s'adressant soit à un généraliste, soit à un gynécologue, soit à une sage-femme. Je ne pense pas que les pharmaciens biologistes aient vocation à identifier les niveaux de risque des différents types de cancer ou à effectuer des palpations mammaires, et j'estime que votre proposition constitue un très mauvais signal en matière de dépistage, celui-ci devant s'effectuer dans le cadre d'un parcours de soins organisé tout au long de la vie des femmes. Je suis donc fondamentalement opposée à ces amendements.