Nous sommes tous convaincus qu'il faut rendre la vie plus facile à nos concitoyens et que l'accès à certains professionnels de santé est très compliqué.
Vous n'êtes pas sans savoir, madame Firmin Le Bodo, que mes services ont commencé à travailler sur la filière optique. Le déploiement du 100 % santé modifie en effet l'équilibre des filières et la place des professionnels dans les prises en charge. Dans ce cadre, nous travaillons sur la formation des opticiens et des orthoptistes et sur d'éventuelles délégations de tâches.
Je trouve gênant d'inscrire dans la loi des délégations de tâches obligatoires, sans qu'il y ait eu concertation ou travail sur les parcours de soins. En outre, la HAS aurait probablement son mot à dire sur les risques encourus. Je suis très favorable au dépistage du glaucome par d'autres professionnels que les ophtalmologistes, mais ne doit-on pas craindre un défaut de diagnostic, lorsque l'on sait qu'une partie des personnes souffrant de glaucome ne présentent pas de tension oculaire élevée ? Une concertation entre les professionnels est nécessaire.
Je suis favorable à l'évolution des pratiques et des filières de prise en charge, mais je trouve quelque peu prématuré de prévoir dans la loi la délégation d'actes médicaux à des professionnels dont la formation, et notre capacité à les former, reste incertaine. Aussi bonne qu'en soit la raison, nous prendrions des risques à adopter de telles mesures. Je vous demande de faire confiance au ministère, qui s'engage à travailler sur ces sujets, plutôt que de voter ces mesures sans en avoir travaillé tous les contours.