La création d'une entreprise est un acte important. On ne peut pas devenir chef d'entreprise du jour au lendemain, sans un minimum de formation et, surtout, d'information et d'accompagnement. Comme notre collègue Véronique Louwagie, j'ai animé des stages, dont l'intérêt est manifeste, même s'ils ne sont pas totalement satisfaisants aujourd'hui. Il faut certainement les revoir un peu. L'artisan qui crée son entreprise prend finalement peu de risques, car les investissements sont limités. Les commerçants, eux, engagent leur famille et leurs deniers propres, et doivent investir des montants bien plus élevés. Combien d'entreprises déposent-elles le bilan après six mois ou un an d'activité ? Il faudrait réfléchir aux moyens d'accompagner les créateurs – qui sont nombreux en France mais dont beaucoup ne vont pas jusqu'au bout – , notamment en revoyant les contours du stage, y compris son caractère obligatoire.
Madame la secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances, vous viendrait-il à l'idée de confier un bolide à quelqu'un qui n'a pas le permis de conduire ? Laisser sans formation les créateurs d'entreprise, c'est mettre au volant quelqu'un qui n'a pas le permis de conduire et le lâcher dans la nature, avec souvent à la clé des emplois détruits, une famille démolie et des fournisseurs qui ne sont pas payés. Et c'est l'État qui souvent en fait les frais.