Dans la même ligne, je voudrais ici prendre la défense de l'amendement no 1083 de mes collègues calédoniens Philippe Dunoyer et Philippe Gomès, auquel je m'associe pleinement, comme mes collègues du groupe UDI, Agir et indépendants.
Si la tendance actuelle en termes de production et de gestion des déchets plastiques n'évolue pas, environ 12 milliards de tonnes de déchets plastiques se trouveront en décharge ou dans la nature d'ici 2050. Ainsi, en autorisant les plastiques à usage unique, la France est responsable de cette pollution insupportable des espaces naturels par le plastique.
Dans le Pacifique dérive ce que l'on appelle le septième continent plastique, un amas de 80 000 tonnes de déchets plastiques, grand comme trois fois la France. Trois fois ! La pollution par le plastique touche également les fonds sous marins. Dans la fosse des Mariannes, à 11 000 mètres de profondeur, 100 % des échantillons d'espèces collectées par des chercheurs contenaient au moins une micro particule de plastique. C'est incroyable mais c'est vrai.
Par notre usage du plastique, nous détruisons la biodiversité, et aussi notre alimentation. J'ai été très surpris que nos collègues du Sénat cautionnent ce désastre écologique en obtenant, contre l'avis du Gouvernement, un sursis d'un an pour l'interdiction de certains plastiques. « Encore une minute, monsieur le bourreau » !
Mais non, il n'y a plus une minute à perdre, encore moins six mois ou un an. Il appartient à l'économie de s'adapter à l'urgence écologique, et non l'inverse. Notre assemblée a l'occasion, aujourd'hui, de prouver qu'elle a une parole et qu'elle vaut quelque chose. Maintenons le calendrier des interdictions tel que nous l'avons adopté il y a six mois dans la loi ÉGALIM. Ne cédons pas à la tentation de remettre à demain ce que nous aurions déjà pu faire hier !