Intervention de Véronique Louwagie

Séance en hémicycle du vendredi 15 mars 2019 à 15h00
Croissance et transformation des entreprises — Article 8 bis b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

Avec l'article 8 bis B se pose la question de savoir si nous acceptons de produire en France des produits dont la consommation est interdite dans notre pays. Pourquoi est-elle interdite en France ? Probablement parce que nous avons considéré que ces produits avaient un impact néfaste sur notre santé et sur notre environnement, en clair, que leur usage était contraire à l'intérêt général.

Nous pouvons dès lors considérer que ce qui est mauvais pour nous l'est également pour les autres. Sur ce point, je pense que tout le monde peut être d'accord. Ensuite, nous devons tenir compte du fait que nous sommes intégrés à une économie européenne, dans une économie mondialisée, caractérisée par la circulation de flux de services et des biens.

Dans ces conditions, il revient à la France de convaincre ses partenaires pour les amener à adopter ses positions. Pourtant, aujourd'hui, la France est plutôt isolée, comme nous l'avons constaté s'agissant de la taxe sur les géants du numérique. En la matière, le Gouvernement proclamait, il y a quelques mois, ses ambitions de convaincre ses partenaires, mais cela n'a aucunement été le cas, et nous avons été amenés à agir isolément.

Aujourd'hui, il faut aussi tenir compte de notre balance commerciale dont les résultats sont très mauvais. Les chiffres se dégradent fortement, et le déficit est devenu extrêmement lourd. Derrière ces données, il faut voir la situation de nos emplois et de nos salariés. Ce sont eux que nous défendons dans notre débat.

Finalement, si la France cessait de fabriquer des produits phytosanitaires, rien ne changerait. D'autres pays prendraient le relais, ce qui pèserait sur notre économie.

Permettez-moi de signaler une incohérence en faisant un rapprochement avec des accords commerciaux en cours de validation comme le CETA ou l'accord avec le MERCOSUR. Ces accords permettront d'introduire en France des produits fabriqués dans des conditions qui ne sont pas admises en France. Je pense notamment à l'usage des produits phytosanitaires au Canada. Nous devrions nous insurger contre cette situation, et ne pas admettre que des produits dont nous refusons la production en France puissent entrer sur notre territoire. Nous devrions nous rassembler pour être plus forts, tous ensemble.

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