Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du vendredi 15 mars 2019 à 15h00
Croissance et transformation des entreprises — Article 8 bis b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

J'entends bien les arguments avancés ; reste que l'on va décider de revenir sur quelque chose qui avait été voté : c'est cela, la réalité.

Du point de vue moral et éthique, rien ne justifie que nous continuions à produire et à vendre ce que nous nous interdisons à nous-mêmes de consommer. On peut utiliser tous les arguments possibles : dès lors que nous considérons qu'une chose est mauvaise pour nous, nous ne pouvons pas la produire pour le reste de la planète, y compris pour des raisons économiques. Dominique Potier a raison sur ce point.

Cela pose à nouveau la question, dans le cadre de la transition écologique, de la planification écologique, s'agissant notamment de la reconversion des emplois. En tout cas, on ne peut ni éluder l'urgence, ni faire l'économie de règles. J'entends bien : il faut faire confiance, progresser avec les industriels, les producteurs ; mais, à un moment donné, des règles sont indispensables pour faire avancer les choses, puisque les critères qui priment ne correspondent pas nécessairement, pour des raisons économiques et de concurrence, à l'intérêt général.

Pour toutes ces raisons, et compte tenu de la situation, la disposition que vous vous apprêtez à adopter, c'est un peu n'importe quoi. Si nous allions la présenter aux 35 000 à 40 000 lycéens qui manifestement actuellement devant l'Assemblée nationale pour le climat et l'environnement, je ne crois pas qu'elle remporterait un grand succès.

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