mais le montant des économies reste insuffisant et finance pour les trois quarts des baisses de recettes fiscales partiellement inadaptées. Aussi, la réduction des déficits publics est-elle très faible et peu compatible avec nos engagements européens.
Premier point : ce budget est le plus sincère de ceux que j'ai vus depuis dix ans. Je veux vous rendre hommage, monsieur le ministre, car c'est une promesse que vous aviez faite. Effort de sincérité des hypothèses macroéconomiques sur lesquelles repose ce budget : vous vous êtes calés sur les hypothèses de la plupart des conjoncturistes pour arrêter des hypothèses raisonnables pour 2017 et prudentes pour 2018, ainsi que pour les années suivantes. Cette prudence paraît justifiée, en raison de la disparition prochaine de certains éléments de conjoncture très favorables, notamment les niveaux très bas des taux d'intérêt et du prix du baril, qui pourraient remonter prochainement – s'agissant du premier, c'est certain ; quant au second, personne ne peut le dire. La prudence est d'autant plus justifiée que notre balance commerciale poursuit sa dégradation en 2017, traduisant ainsi la faible compétitivité de notre économie. L'hypothèse que vous avez retenue d'une amélioration du commerce extérieur et d'une incidence nulle en 2018 sur le taux de croissance, alors que notre perte de compétitivité nous a coûté en moyenne près de 0,5 point de PIB par an ces dernières années, paraît très optimiste : cela équivaudrait à un redressement très rapide de la compétitivité de l'industrie française.
Le deuxième point d'amélioration concerne les évaluations des dotations budgétaires. On note dans le budget de l'État un réel effort pour réduire les sous-budgétisations récurrentes, à hauteur de plus de 3 milliards d'euros, mais cet effort est inachevé. Des sous-budgétisations importantes demeurent. Ainsi, pour ce qui est de la défense, vous ne prévoyez que 200 millions d'euros en plus pour porter à 650 millions les crédits des opérations extérieures, les OPEX, …