Intervention de Jean-Pierre Door

Séance en hémicycle du lundi 18 mars 2019 à 16h00
Organisation et transformation du système de santé — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Door :

Du point de vue sociologique, ces étudiants sont issus de catégories sociales supérieures. On compte de moins en moins d'étudiants boursiers sur les bancs des facultés ; c'est donc dès le lycée qu'il faut dispenser des informations aux élèves en vue de les préparer à l'entrée dans les études de santé, dans le cadre d'initiatives locales et territoriales. Il y a bien longtemps, les élèves issus des filières philosophiques et littéraires pouvaient se présenter à ces formations et y réussir. C'est devenu quasiment impossible, et c'est bien regrettable.

La mesure phare de votre projet est la suppression annoncée du numerus clausus, qui ne répond effectivement plus à ses objectifs initiaux. Cette suppression a le mérite de mettre fin au système de bachotage, qui était effectivement critiquable. En vérité, le nombre de médecins formés dans chaque université sera déterminé par les universités et par les agences régionales de santé, en fonction de leurs capacités et des besoins du territoire.

L'an dernier, le numerus clausus était fixé à 8 205 pour les étudiants en médecine. Avec ceux appliqués en pharmacie, chirurgie-dentaire et maïeutique, on comptait, en tout, un peu plus de 13 000 étudiants en santé. Vous entendez l'augmenter de 20 % pour atteindre environ 10 000 étudiants. Estimez-vous que les universités, qui sont déjà surchargées, voire saturées, soient en mesure de s'adapter, dans des délais aussi courts, à cette augmentation du nombre d'étudiants ?

En tout état de cause, il serait illusoire de considérer cette mesure, dont les effets ne seront perceptibles que dans une douzaine d'années, sinon plus, comme une solution au problème des déserts médicaux. Ce n'est que de la communication.

Les étudiants en médecine construisent, au cours de leurs études, un projet professionnel. Vous le savez, ils refusent que soit mis fin à leur liberté d'installation. Chez Les Républicains, le respect de la liberté d'installation est dans notre ADN.

Nous payons aujourd'hui les erreurs politiques passées, commises au fil des années par des majorités diverses.

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