Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du lundi 18 mars 2019 à 16h00
Organisation et transformation du système de santé — Discussion générale

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

En fait, de nombreuses mesures concernant l'outre-mer figuraient déjà dans le plan d'urgence d'accès aux soins – je pense à la création de 200 postes d'assistants spécialistes dédiés à l'outre-mer qui commencent dès à présent à s'y installer. Je pense également au rapport que j'ai demandé à Jean-Marc Aubert pour améliorer la tarification des établissements afin qu'elle tienne compte des spécificités ultramarines. Le rapport, Mme Bareigts l'a évoqué, m'a été remis. Nous répondrons, à l'occasion de l'examen de vos amendements, à votre inquiétude ; reste que tout le texte vise à accepter la différenciation puisqu'à l'évidence il y a une spécificité des territoires d'outre-mer. Cette spécificité pourra être prise en compte puisque les organisations cherchent à s'adapter au plus près aux besoins des territoires. Je comprends donc bien vos demandes mais, dès lors que nous facilitons la différenciation, que nous admettons que chaque territoire trouve sa propre organisation, c'est à l'évidence le cas également pour les territoires d'outre-mer.

Il a par ailleurs été beaucoup question de prévention. Elle est essentiellement financée par le fonds d'intervention régional et le FIR dédié à la prévention est, je crois, trois fois supérieur en outre-mer que dans le reste du territoire national. Votre demande est donc ici aussi déjà prise en considération.

Madame Gaillot, vous rappelez, comme Mme Bagary, que la réforme répond aux besoins émanant des territoires. Nous y sommes sensibles.

Pour vous aussi, madame Bareigts, le projet de loi doit intégrer les spécificités ultramarines. Nous aurons l'occasion d'en discuter demain. Nous devons en particulier renforcer la capacité de formation des médecins issus des territoires d'outre-mer afin qu'ils puissent y revenir. Je rappelle néanmoins que la tarification et les délégations de tâches seront facilitées et pourront donc être adaptées. Il est difficile de faire une réponse globale tant chaque territoire d'outre-mer a ses particularités.

Vous avez évoqué un robot, monsieur Bilde. Or la télémédecine, ce n'est pas un robot tant il est vrai qu'elle vise à rapprocher les professionnels des citoyens en difficulté. Prenons l'exemple des EHPAD. Nous les équipons tous de moyens de télémédecine afin que l'infirmière de garde la nuit ou que l'aide-soignante seule dans l'établissement et qui se trouve en difficulté puisse précisément joindre un médecin en urgence. C'est donc une façon de rapprocher les hommes dans des territoires éloignés et c'est donc tout le contraire de la caricature que vous venez de dresser.

Je trouve cela dommage car tout le but du projet de loi, vous l'avez compris, consiste à répondre aux difficultés de nos concitoyens à accéder à un médecin, à fluidifier et à coordonner un parcours de santé où chaque professionnel de santé a sa place, travaille en communauté avec le professionnel voisin. Il s'agit en outre de simplifier le parcours à l'hôpital avec la gradation des soins, dispositif grâce auquel chaque établissement de santé sait exactement ce qu'il a à faire et pour quoi il est financé. Le texte permettra une meilleure lisibilité et une meilleure structuration du système de santé, un système qui répond aux besoins d'aujourd'hui et qui s'adaptera à ceux de demain.

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