Bien évidemment, le groupe UDI-Agir est favorable à l'article 1er, qui supprime le numerus clausus. Mais, vous le savez bien, madame la ministre, nous n'en aurons pas les effets avant une dizaine d'années. Or le problème est tout à fait actuel. Je vais vous donner quelques chiffres : 8,1 % de la population vit dans un territoire confronté à des difficultés d'accès à un médecin généraliste, et c'est maintenant, pas dans dix ans : il faut cinquante jours pour obtenir un rendez-vous chez un cardiologue, quatre-vingts jours pour un ophtalmologiste, quarante-quatre jours pour un gynécologue, vingt-huit jours pour un chirurgien-dentiste… Et je vous passe la démographie des médecins du travail, qui dans cinq ans auront quasiment cessé d'exister, ou celle des médecins scolaires, qui suivent aujourd'hui jusqu'à 13 000 enfants chacun. Il y a un vrai problème de démographie médicale, il est immédiat et pas dans dix ans. Et il est indispensable de le résoudre si on veut régler celui de la différence d'espérance de vie entre les territoires et entre les diverses catégories de la population. Vous savez que c'est un sujet qui me tient à coeur, madame la ministre. Je vous rappelle tout de même que dans les Hauts-de-France, là où je vis, la mortalité est de 20 % supérieure à celle constatée dans l'ensemble de la France métropolitaine, et que la mortalité des hommes âgés de moins de soixante-cinq ans y est supérieure de 33 % ! Ce n'est tout de même pas rien ! Et si on prend comme critère la classe sociale, il y a chez les hommes, au niveau national, treize ans d'écart d'espérance de vie entre les 5 % les plus pauvres et les 5 % les plus aisés ! C'est un vrai sujet de société, qu'il faut traiter immédiatement. Bien sûr, je le répète, notre groupe est d'accord avec la suppression du numerus clausus ; mais il faudra aussi prendre un certain nombre de mesures, notamment en matière de prévention. Malheureusement, ce texte ne porte que sur les moyens matériels et organisationnels. C'est très bien de discuter de l'hôpital et d'un certain nombre de sujets, mais encore faut-il ne pas oublier le patient, confronté à une inégalité en matière d'accès aux soins.