Je vais vous faire une confidence : je suis un technocrate qui a réussi à s'en sortir. Quand je constate des dérives technocratiques, j'en suis conscient. Or je note que les ARS sont devenues des structures hypertechnocratiques.
On a créé des grandes régions. Auparavant, il y avait une ARS alsacienne. Celle-ci dépend aujourd'hui du Grand Est, région deux fois plus grande que la Belgique. Madame la ministre, imaginez la dimension humaine, la proximité, la simplicité des relations, les rendez-vous directs, les consultations. Quand les choses se passent ainsi, elles deviennent magnifiques.
Je me souviendrai toujours d'un cadre de l'ARS, qui travaillait à plus de deux heures de ma circonscription et qui m'a dit : « Tu sais, Laurent, ton territoire, vu de Nancy, ce n'est pas grand-chose. » C'est cela, la dérive technocratique et l'inhumanité. Or, chaque fois qu'on bannit des structures de discussion les représentants des territoires et des populations, on fait gagner la technocratie.
Je vous invite à bien réfléchir à ce qui se passe dans le pays, qui a besoin de proximité et de complémentarité, besoin d'un lien direct entre la population et l'administration.