Par cet amendement, je voudrais insister sur la pénurie de médecins généralistes et sur l'urgence de la situation, qui mérite une réponse immédiate d'envergure. Depuis 2010, le nombre de médecins généralistes est en chute libre : il a connu une baisse de 20 % en neuf ans. Selon les projections, cette pénurie devrait s'accentuer jusqu'en 2025. Le temps de la médecine de proximité semble bel et bien révolu, du fait de la disparition des médecins dans nos territoires. Les premiers à en pâtir sont naturellement les Français, car, souvent, le médecin généraliste est le premier maillon des soins de proximité.
Pour répondre à cela, Emmanuel Macron avait promis en septembre d'envoyer dans nos territoires 400 généralistes. Au-delà de l'effet d'annonce, on constate, au regard des chiffres, que l'on est encore très loin du compte. En effet, on estime qu'un médecin généraliste accompagne en moyenne 864 patients. Si l'on multiplie le nombre de médecins généralistes par le nombre de patients moyens d'une patientèle, 345 600 patients devraient pouvoir bénéficier de cette mesure, ce qui constitue évidemment, pour eux, une bonne nouvelle. Mais quand on sait que 6,7 millions de personnes vivent dans un désert médical, cela signifie qu'il reste encore plus de 6,3 millions de personnes pour qui rien ne changera, ce qui n'est pas acceptable. Réduire les inégalités territoriales, ce n'est pas assez : il faut s'engager à les supprimer.