Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du mercredi 20 mars 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Après l'article 5 bis

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Ce n'est plus 15 %, mais 0 % des jeunes médecins qui choisiront l'exercice libéral ! C'est exactement le contraire de ce qui est proposé dans ce projet de loi.

Monsieur Benoit, vous dites que les territoires souffrent. Nous partageons tous ce constat, auquel le projet de loi répond. La solution est-elle de décider unilatéralement comment vont exercer les professionnels de santé ?

Il existe quelques territoires surdotés, tel que Millau. Aujourd'hui, je ne vois pas lequel d'entre vous, dont le territoire serait légèrement mieux doté que la moyenne nationale, accepterait d'interdire ou de déconventionner des jeunes qui s'y installent. L'indicateur d'accessibilité potentielle localisée à Millau, pour reprendre cet exemple, est légèrement supérieur à la moyenne nationale. Allons-nous dire aux élus de cette ville qu'ils n'ont plus le droit d'accueillir de médecins pour les cinq ans à venir ? Ce n'est pas un bon message pour les élus locaux.

Monsieur Nury, vous proposez de faire porter l'obligation sur le dernier tiers des médecins reçus aux épreuves classantes nationales. C'est le pire du pire : cela revient à prévoir que les plus mauvais, les moins bien classés, ceux qui ont les moins bonnes notes, sont envoyés dans les territoires sous-dotés. C'est vraiment la médecine à deux vitesses : non seulement vous habitez en zone rurale, mais vous avez les moins bons médecins, les moins bien classés. Ce n'est absolument pas une solution.

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