Intervention de Thierry Benoit

Séance en hémicycle du mercredi 20 mars 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Après l'article 5 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Soyez remerciée, madame la ministre, du soin que vous avez mis à répondre à l'ensemble des amendements. Force m'est cependant de constater, sans vouloir vous offenser, que vous marchez dans les pas de vos prédécesseurs : vous défendez la doctrine de l'encouragement, de l'incitation, de la liberté. Or il ne s'agit plus de choisir entre la doctrine libérale et une autre. La convention sélective est, pour moi et pour le groupe UDI-Agir et indépendants, un outil de programmation et de planification.

Si l'on n'y prend pas garde, ce que l'on appelle aujourd'hui des déserts médicaux seront bientôt des déserts sociaux. Ce sera le sort des territoires semblables à la commune dont le jeune député Pierre-Henri Dumont était encore maire il y a quelques mois : il nous a expliqué que, pour 10 000 habitants, elle ne comptait que deux médecins. L'absence de médecin est un indicateur de fragilité : les services publics s'en vont, les écoles disparaissent…

La vitalité, madame la ministre, est aussi une question d'aménagement du territoire. Si, comme moi, de nombreux députés de différents bancs sont inquiets, c'est parce qu'au fil des années nous observons la formation de poches, dans certaines parties de notre territoire, qui se fragilisent et se dévitalisent. Nous voyons leurs populations, qui se sentent abandonnées, chercher des solutions. En tant qu'élus politiques, nous leur devons la santé, la sécurité et l'éducation. Ce sont les enjeux essentiels et les fonctions vitales d'un territoire.

Les mesures que contient votre texte sont, pour moi, d'ordre technique. Elles peuvent contribuer à l'organisation du système de santé, mais elles ne répondent pas à la question du soin, c'est-à-dire à celles du service de santé, de la proximité de la santé et de l'accès de nos concitoyens aux soins de proximité.

Voilà ce qui me préoccupe, madame la ministre. J'ai parlé au Premier ministre, le 20 novembre, dans cet hémicycle, de la trajectoire sociale et humaine de votre projet politique. Je vous le demande à nouveau ce soir : quelle est la trajectoire sociale et humaine du projet de santé que vous voulez pour les Français ?

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