Ce débat est digne du plus grand intérêt. À mon sens, il est parfaitement normal que des députés envisagent l'instauration du conventionnement sélectif, qui doit être compris comme un outil de programmation, de planification.
Cela a été évoqué cette nuit, la formation de nos jeunes étudiants en médecine est largement soutenue par la puissance publique. C'est très bien ainsi, puisque cela nous donne la chance de disposer d'un personnel médical de très haute qualité, et même d'excellence. Il me paraît, dès lors, normal de poser la question de la planification : les caisses de l'assurance maladie qui rémunèrent nos amis médecins sont bien alimentées par l'argent des cotisations sociales, recouvrées auprès des habitants et des entreprises !
J'entends parler de liberté d'entreprendre et de doctrine libérale : « je m'instruis, je me forme, je fais ce que je veux, je m'installe où je veux ». Non ! Vous choisissez votre mode d'exercice de la médecine ; en revanche, en période et en zone de pénurie, vous ne pouvez pas choisir le lieu d'installation.
Nous souhaitons de la régulation, de la planification. Nous voulons une programmation de l'installation des médecins dans notre pays.
Madame la ministre, vous êtes pleine de bonnes intentions. Vous êtes devenue ministre de la santé voici deux ans ; je vous souhaite de le demeurer durant toute cette législature, afin que vous puissiez voir par vous-même l'évolution de la démographie, et la fonte du nombre de médecins. Vous en viendrez alors – car nous y viendrons – à des mesures de planification, comme nous en sommes venus à faire sauter le verrou du numerus clausus !