Personnellement, je ne pense pas qu'il faille obliger les médecins à s'installer dans les zones sous-denses, mais avec cet amendement, c'est un autre problème que je souhaite évoquer : les remplacements à répétition.
On ne cesse de le répéter depuis hier, trop de médecins généralistes renoncent à s'installer. Durant l'été 2017, un jeune médecin a adressé une lettre ouverte à Mme la ministre pour lui expliquer pourquoi il avait pris cette décision, alors qu'il n'avait jamais pensé devenir un « médecin nomade ».
Ceux qui refusent de s'installer, explique-t-il, sont dégoûtés par le système. Du fait de l'humiliation tarifaire, du matraquage fiscal, du harcèlement administratif et de la dégradation de l'image du métier, ils sont à bout. On ne peut que les comprendre. Ce ras-le-bol généralisé qui dissuade les médecins de s'installer participe à la désertification médicale contre laquelle nous voudrions lutter.
Je crois qu'il faut certes encadrer, mais surtout encourager l'installation des médecins dans nos territoires ; l'encourager, pour commencer, par des mesures fiscales favorables et l'encadrer en limitant les temps de remplacement à cinq ans – donnant-donnant.
Au-delà de la question des déserts médicaux, c'est aussi la façon d'exercer le métier de médecin qui est en jeu, car on ne peut être un bon médecin sans assurer le suivi de sa patientèle. Nous devons faire cesser le nomadisme médical. Pour cela, il faut nous en donner les moyens. Tel est le but de l'amendement.