lorsqu'il s'agissait d'envisager des mesures d'incitation, voire de coercition, afin que, dans le cadre d'une politique publique, on s'assure de la présence de médecins dans les territoires où ils sont actuellement absents. Or là, madame la ministre, ce n'est plus de la pudeur de gazelle, c'est du renoncement ! Le peu de contrainte que l'on avait introduit pour que soit établie une permanence des soins, dans un document dont vous dites vous-même qu'il n'est pas contraignant, puisqu'il n'a pas de portée normative, vous le supprimez ! Du coup, de quoi cause-t-on ?
Le sujet numéro un dans nos territoires, c'est de savoir si demain, grâce à ce texte, on couvrira les zones blanches, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait pas une médecine à plusieurs vitesses, qu'il n'y ait pas une médecine pour les riches et une médecine pour les autres. Or le seul élément qui permettait d'indiquer une direction pour la mobilisation des acteurs, vous le supprimez ! Ce n'est pas un texte pour les patients ou pour les habitants, c'est un texte pour les médecins – et il aurait fallu le présenter ainsi. Ce n'est pas acceptable !
J'ai beaucoup de respect pour les médecins, je travaille au quotidien avec eux, mais je sens depuis plusieurs heures que leur lobbying, la défense de leur pré carré, l'emporte sur l'intérêt des habitants. Or nous autres parlementaires avons vocation à additionner les intérêts des médecins avec ceux des habitants, des usagers, des patients.
Si vous retirez du texte la mention de cet objectif, vous renoncez à corriger les inégalités sociales et les inégalités territoriales ; bien au contraire, vous gravez l'injustice dans le marbre. Si telle est votre manière de tenir compte des réalités territoriales, je pronostique pour les habitants des quartiers fragiles et des zones rurales les plus éloignées, qui se sentent abandonnés par la République, des lendemains encore plus difficiles.