L'expression « gradation des soins hospitaliers » est employée à de nombreuses reprises dans le projet de loi. Malgré toutes les précisions apportées lors de cette discussion, il est à craindre que, dans l'esprit des Français, cette notion n'évoque la rentabilité des hôpitaux ou leur attractivité, notions plus comptables que médicales qui pourraient laisser entendre que la France d'en bas n'a pas le droit à la même médecine que la France d'en haut.
J'imagine pourtant que ce n'est pas votre idée, madame la ministre, et que vous ne voulez pas d'une médecine stratifiée avec des hôpitaux de seconde zone. J'imagine que, comme moi, vous considérez que le droit d'être soigné ne peut être à géométrie variable selon les territoires. J'imagine également que pour vous, médecine de proximité ne doit pas rimer avec médecine au rabais.
Je ne peux imaginer le contraire, et vous l'avez assuré à maintes reprises, car la bonne santé est la première de nos libertés et, à ce titre, tout doit être mis en oeuvre pour que les soins soient accessibles à tous.
Pourtant, l'expression malheureuse « gradation des soins hospitaliers » laisse parfois entendre le contraire, comme si l'on pouvait créer des échelons au sein de notre système de santé. Je propose donc de la supprimer pour que la France des territoires n'ait pas l'impression d'être celle des laissés-pour-compte.