Naturellement, il s'agit du déroulement de nos débats. Dans un instant, je m'exprimerai publiquement sur le sujet, mais je tiens à ce que mes collègues en soit les premiers informés : j'ai adressé à M. le Premier ministre une lettre lui demandant, au titre de l'article 50-1 de la Constitution, de se présenter devant nous pour répondre de la situation exceptionnelle créée par la décision de confier à l'armée des tâches de maintien de l'ordre ou assimilées telles.
Si je porte cette question à ce point, c'est parce que le général commandant notre armée à Paris, qui en est le gouverneur militaire, a déclaré ce matin que, dans ces tâches, les militaires « pourront aller jusqu'à l'ouverture du feu [… ] si leur vie est menacée, ou celle des personnes qu'ils défendent ».
Ainsi, le pays tout entier est mis à la portée, en quelque sorte, d'une seule provocation, ce qui romprait le lien armée-nation et nous entraînerait dans une situation dont personne ici – sur aucun banc, j'en suis certain – ne veut. Je tenais à livrer cette information. Madame la présidente, je vous remercie de m'en avoir donné la possibilité.