C'est un débat important ; je connais le poids des GHT dans les territoires. Certains fonctionnent merveilleusement bien, quand d'autres vivent des guerres de tranchées. Ce sont les territoires qui ont choisi de s'organiser de telle ou telle façon ; parfois la logique est évidente, parfois on se demande comment ont été construits les bassins de vie. Tout cela, nous en héritons ; il nous faut maintenant aller de l'avant.
Nous ne pouvons que constater les limites administratives et organisationnelles de ce modèle : ces hôpitaux ne coopèrent pas assez, et sauf extrême bonne volonté des acteurs les sites sont en compétition les uns avec les autres.
Madame Biémouret, vous avez raison : parfois cela fonctionne bien, mais parfois cela fonctionne mal. Le fond du problème, c'est que toutes les organisations sont profondément humaines : nous devons dessiner un cadre qui facilite la construction de coopérations où chacun trouve son intérêt. Nous souhaitons aussi, pour cette même raison, rééquilibrer le volet très administratif des coopérations en les recentrant sur le projet médical et les filières de prise en charge.
Monsieur Christophe, je vous dirai la même chose : ce que nous voulons, c'est remettre le médical au centre et donner l'occasion aux professionnels d'organiser des filières de soins dans le meilleur intérêt de nos concitoyens.
Monsieur Brindeau, vous m'interrogez sur le droit d'option. Il nécessite l'accord de tous les sites, de tous les hôpitaux : en aucun cas il ne peut être imposé par une simple majorité.
Monsieur Grelier, je crois que nous pensons la même chose : il faut remettre l'humain au coeur. Nous aurions pu avancer à marche forcée vers une intégration complète ; ce n'est pas le choix que nous faisons, car on ne peut pas brusquer des fonctionnements dont les défauts sont inhérents à la présence de personnes humaines, qui ont besoin de se parler et de se connaître.
Nous souhaitons, avec cet acte II des GHT, progresser vers plus d'intégration et de coopération, à des niveaux variables : le droit d'option permet d'aller au bout, mais il ne sera jamais imposé. Si les gens ne se parlent pas, il serait inutile d'imposer quoi que ce soit : cela ne fonctionnera pas. Mais nous avons aussi essayé de placer le curseur afin que ceux qui veulent aller plus loin le puissent. Je suis fondamentalement convaincue que quand les gens comprennent que si tout le monde se parle, si on travaille ensemble, alors on travaille mieux et chacun en retire des bénéfices, ces GHT fonctionnent mieux.
Mesdames et messieurs les députés, nos intérêts sont communs. Les amendements de suppression de l'article sont essentiellement motivés par un regret d'une insuffisante intégration des parlementaires à la discussion. Mais nous sommes, je crois, au fond, d'accord pour remettre le médical au centre, pour laisser des droits d'option à ceux qui le souhaitent...