J'entends que tout ira bien demain. Aujourd'hui, pas nécessairement entre établissements appartenant à un groupement hospitalier de territoire, mais au sein même d'établissements supports, comme le centre hospitalier du Havre, on constate des pratiques en matière de ressources humaines proches de la mise en concurrence entre les services. À la suite de la manifestation des « perchés » – du nom des soignants qui ont occupé, plusieurs jours durant, le toit des urgences de l'hôpital psychiatrique Pierre-Janet – , l'ARS avait ouvert des postes. Plusieurs mois après, on s'est aperçu qu'on avait déshabillé Pierre pour habiller Paul, au sein même de l'établissement. La décision avait été prise à moyens constants, et vous n'aviez accordé aucuns crédits supplémentaires, madame la ministre, pour améliorer les choses.
Je me dis que ce qui peut intervenir à l'échelle d'un établissement risque fort de se produire au niveau d'un groupement. Ce serait une catastrophe, parce qu'on finira par considérer que l'essentiel est d'éviter toute crise dans l'établissement support qui aura la mission de soigner, et on y concentrera les moyens ; on déshabillera les autres établissements. Il est juste d'exprimer cette crainte, aujourd'hui, et il est tout aussi juste de proposer un amendement visant à garantir qu'on n'en arrive pas là. Nous comprenons que les ressources humaines doivent être gérées et organisées, mais l'instauration d'une protection est nécessaire et légitime.