L'accès à l'IVG en France est de plus en plus compromis. En 2017, le délai moyen de rendez-vous était de neuf jours en cas d'urgence. Ce délai s'accroît et est très inégal selon les territoires. Ainsi les 10 % des Françaises les mieux desservies ont-elles des possibilités d'accès aux gynécologues huit fois supérieures à celles des 10 % les moins avantagées. En témoigne le cas de l'hôpital de Bailleul, à La Flèche, dans la Sarthe, où les IVG n'étaient plus assurées à la suite du départ à la retraite du seul gynécologue de l'établissement qui acceptait de faire des avortements. Les femmes étaient alors obligées de se rendre au Mans, à 45 kilomètres, pour pouvoir avoir une IVG, alors que des sages-femmes auraient été disponibles à l'hôpital de Bailleul. Ce mois-ci, le Syndicat national des gynécologues-obstétriciens a même menacé d'une grève, et je remercie Mme la ministre de ses propos à ce sujet, ainsi que Mme Nathalie Elimas, qui en a fait cette semaine le thème d'une question au Gouvernement.
Pour remédier à cette situation qui compromet gravement l'accès à l'IVG pour les femmes, cet amendement propose de donner compétence aux sages-femmes pour la pratique des IVG instrumentales, et non plus uniquement pour celle des IVG médicamenteuses. Cette mesure contribue à poursuivre l'objectif cible pour 2023 de 90 % des demandes d'IVG prises en charge dans un délai de cinq jours défini par la HAS.