Messieurs, ma question s'adresse plus particulièrement à M. Michel Neugnot en sa qualité de président de la commission « Transports et mobilité » de Régions de France. Cette institution s'est engagée à placer la mobilité durable au coeur du débat public – vous avez rappelé vos contributions aux Assises nationales de la mobilité en 2017. Dans une interview à un magazine spécialisé, en mai 2018, vous avez déclaré, monsieur Michel Neugnot : « Le développement de filières alternatives au diesel fait partie de nos priorités », puis, un peu plus loin, vous considériez que « l'automobile reste le moyen le plus approprié sur les territoires peu denses ».
Or, aujourd'hui, la France dépasse de 6,7 % son budget carbone par rapport à l'année 2017, année de référence. Les trois secteurs les plus émetteurs de CO2 dépassent les objectifs de 2017 ; pour les transports, le dépassement se situe à hauteur de 10,6 % par rapport à l'objectif.
Une étude scientifique récente indique que 67 000 décès par an sont liés à la pollution atmosphérique. Pourtant, ce projet de loi comporte quatre projets autoroutiers ou de contournements routiers. Or il est reconnu que plus on construit de routes, plus de voitures les empruntent ; c'est mathématique. Ces grands projets sont donc générateurs de trafics supplémentaires et donc d'émissions de gaz à effet de serre, et vont à l'opposé de la lutte contre l'étalement urbain.
Ce projet de loi comporte aussi la réalisation de quatre lignes à grande vitesse (LGV). Les membres de La France insoumise pensent, au contraire, qu'il faudrait réengager l'État dans un maillage ferroviaire du territoire très serré et défendre ainsi les petites lignes. Quel est votre avis sur cette question ? Ne voyez-vous pas une contradiction dans ce développement des infrastructures routières, au regard des engagements climatiques que nous devons aujourd'hui respecter ?