L'analyse du cycle de vie est une notion fondamentale. Il y a la phase d'usage, la phase amont et la phase aval. C'est un point auquel nous, constructeurs, sommes très attentifs. Renault s'est engagé, à chaque sortie de véhicule, à améliorer le bilan de l'analyse du cycle de vie. Nous sommes audités et nous devons prouver que nous faisons mieux qu'avant.
Les analyses publiques de cycles de vie sont nombreuses, et il faut être vigilant sur celles que l'on utilise. Selon le territoire et la temporalité on peut faire dire tout et son contraire. Dans le contexte français, le rapport conjoint de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et de l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFPEN) démontre, pour des véhicules de segments moyens, qu'il existe un rapport du simple au double en faveur de l'électrique comparé à un véhicule à essence, compte tenu d'un certain nombre d'hypothèses associées. D'autres rapports font apparaître un rapport de 2 à 3, selon le scope pris en compte.
S'agissant des éléments de la chaîne de valeur, nous pouvons exercer une influence en amont, à ceci près que le mix énergétique d'un pays ne dépend malheureusement pas entièrement de nous, constructeurs. Concernant la phase d'usage, nous savons que le choix de la solution chimique associée à nos batteries et le choix de la puissance ont un impact direct sur l'analyse du cycle de vie. C'est un point important, dont nous sommes conscients et auquel nous sommes attentifs pour nos développements à venir. En aval, niveau essentiel en matière d'énergie, il faut veiller à mettre en oeuvre les « 4R » de l'économie circulaire. Nous avons créé la fondation Ellen MacArthur qui promeut la transition vers l'économie circulaire. Quand une solution crée des effets de bord, il faut tout faire pour limiter les effets ou les risques associés, ce qui signifie réduire, réutiliser, « remanufacturer », recycler. Nous travaillons avec nos recycleurs, qui sont les partenaires français que vous connaissez. Ils doivent nous aider à mettre en place des filières optimisées de recyclage, parce que le recyclage peut apporter un bénéfice environnemental réel. C'est un vrai enjeu auquel nous sommes attentifs à tous les niveaux de la chaîne de valeur.