Concernant l'important sujet de la quantification de la biomasse, il convient de distinguer la forêt et l'agriculture. Concernant la forêt, la ressource disponible est quantifiée, et la question est de savoir quels moyens économiques mettre en oeuvre pour la valoriser. Du côté de l'agriculture, la totalité de l'espace agricole étant déjà utilisée, l'évaluation est plus complexe à réaliser, en raison des effets de concurrence possibles avec d'autres usages, alimentaires ou non. La question doit être traitée en fonction des évaluations environnementales relatives aux changements d'affectation des sols. Il convient notamment d'évaluer l'impact indirect de l'expansion d'un produit quel qu'il soit sur des changements d'affectation ailleurs que dans le pays.
L'intérêt des scénarios est d'offrir une vision globale. On ne peut dissocier l'évaluation de la part de biomasse agricole disponible pour l'énergie d'un autre usage lié à l'évolution des régimes alimentaires. Selon la manière dont ils vont évoluer, il y aura plus ou moins d'espace disponible pour autre chose. Notre scénario d'un possible doublement des ressources de la biomasse pour les usages énergétiques repose sur l'hypothèse du maintien du potentiel nourricier actuel et exclut la concurrence entre les usages.
La question de plus en plus stratégique est celle de l'articulation de la biomasse avec l'ensemble des usages concurrents disponibles. Nous travaillons sur des outils destinés à cartographier ces flux en vue de faire des propositions de meilleurs usages possibles eu égard aux services environnementaux que l'on cherche à apporter. Nous avons une seule biomasse disponible pour différents usages.