Néanmoins, cette stratégie appelle des précisions : la liste des réacteurs qui fermeront n'est pas fixée, et l'on ne peut se satisfaire d'un délai de trois ans entre une décision de fermeture et une prise d'effet. Même question concernant l'implantation de nouvelles piscines de stockage de déchets ou de réacteurs de type EPR.
Dans ce contexte, depuis quelques mois, une quinzaine de projets d'expansion émergent discrètement en France. Dans mon département du Loir-et-Cher par exemple, EDF envisage l'acquisition d'une centaine d'hectares de terres agricoles autour de la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux. Or, jusqu'à présent, le flou demeure quant à l'utilisation future de ces réserves foncières.
De telles démarches ne peuvent que susciter l'inquiétude des riverains, agriculteurs ou élus locaux. En outre, l'incertitude permanente concernant le devenir des sites nucléaires donne l'impression que nous cherchons, sans le dire, à maintenir le statu quo.
Monsieur le ministre, nous partageons, je le crois, la conviction que l'accélération de la transition écologique suppose l'adhésion de tous les Français. Aussi me paraît-il indispensable, si nous voulons une politique énergétique viable, que sa mise en oeuvre soit assumée, transparente et intelligible jusque dans sa déclinaison territoriale. Donner de la visibilité sans tabous, c'est permettre aux acteurs concernés de prendre en main leur destin.
La prochaine PPE permettra-t-elle de clarifier le devenir de chacun de nos sites nucléaires ?