Ma question s'adresse à Mme la garde des sceaux, et je souhaite y associer mon collègue des Côtes d'Armor, Bruno Joncour, dont le territoire, où se trouve la maison d'arrêt de Saint-Brieuc, est également concerné par ce problème.
Les surveillants pénitentiaires sont un maillon essentiel de la chaîne judiciaire. Ils veillent à la sécurité et à la sérénité de nos concitoyens. Fortement ébranlée après l'agression récente au centre de rétention de Condé-sur-Sarthe, la profession s'est mobilisée ces dernières semaines. J'ai d'ailleurs rencontré, dans mon département du Pas-de-Calais, les surveillants du site de Vendin-le-Vieil, un établissement similaire à celui de Condé, ainsi qu'une délégation de surveillants de la maison d'arrêt de Béthune. Vous avez également reçu leurs délégués, madame la ministre, le 18 mars dernier.
Si les revendications sécuritaires étaient, à juste titre, les plus importantes pour les premiers, un mal-être doublé d'une inquiétude étaient manifestes pour les seconds. Cela s'explique essentiellement par la surpopulation carcérale dont souffre tout particulièrement Béthune, avec un taux d'occupation de plus de 200 %. Dans ces conditions, il est impossible pour le personnel pénitentiaire d'assurer ses missions de manière sereine et efficace. Malheureusement, les efforts financiers prévus dans le budget tardent à se traduire dans leur quotidien.
Par ailleurs, le métier de surveillant pénitentiaire souffre d'un manque d'attractivité inquiétant. Les effectifs de l'école d'Agen – ENAP – sont notoirement insuffisants, et les abandons en cours d'études compromettent non seulement le pourvoi des nouveaux postes, mais également le simple renouvellement des postes existants. Ce métier requiert de solides qualités mentales, morales, physiques et psychologiques, pour tenir jour après jour dans un environnement souvent hostile et éprouvant. Je tiens ici à saluer l'ensemble des personnels de l'administration pénitentiaire pour leur dévouement dans ce travail souvent ingrat, et pour leur sens de la solidarité.
Pouvez-vous, madame la ministre, nous préciser le calendrier de la concrétisation d'un meilleur fonctionnement de la pénitentiaire, adapté notamment à la violence accrue de certains détenus et de leurs visiteurs ? La dotation en gilets pare-lames est-elle programmée pour l'ensemble des surveillants pénitentiaires ? Enfin, que comptez-vous faire pour rendre le métier de surveillant plus attractif ?