Intervention de Sacha Houlié

Séance en hémicycle du mardi 26 mars 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Supportérisme

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSacha Houlié :

Ma question s'adresse à Mme la ministre des sports, et j'y associe mon collègue Stéphane Testé, avec qui je participais ce matin à une réunion de l'instance nationale du supportérisme. C'est de ce mouvement méconnu que je souhaite vous parler aujourd'hui.

Né en France, dans le virage sud du stade Vélodrome de Marseille, en 1984, ce mouvement avait alors pour nom « commando ultra » et s'inspirait directement des kops liverpooliens et des curvas milanaises. Ses relations avec les pouvoirs publics étaient mauvaises car elles se sont nouées à l'occasion de tragédies. Je pense aux drames du Heysel et de Hillsborough, à l'étranger. En France, on se souvient de la mort de Julien Quemener, en 2006, et de celle de Yann Lorence, en 2010, à proximité de la porte de Saint-Cloud.

Ces événements ont conduit les autorités de notre pays à légiférer et à réglementer, parfois dans l'urgence, à l'occasion de l'examen d'un projet de loi antiterroriste, et parfois dans l'excès, dans le cadre d'une loi sur la sécurité intérieure ou d'une loi renforçant le dialogue avec les supporters et la lutte contre le hooliganisme. Cette législation, qui permet de prononcer des interdictions administratives ou judiciaires de stade, des interdictions de déplacement et des interdictions d'usage de fumigènes, crée aujourd'hui des crispations qu'il nous faut dépasser.

Nous, parlementaires, admettons volontiers – comme le Gouvernement, je l'espère – qu'un individu violent, homophobe, sexiste ou antisémite n'a rien à faire dans une tribune. Mais les lois ont leurs limites. Nous nous interrogeons sur la durée des interdictions administratives de stade, sur le cumul de ces mesures avec les interdictions judiciaires et sur les difficultés d'accès au juge. Le fait que les supporters soient interdits de déplacement altère le spectacle. Quant aux interdictions d'usage de fumigènes, elles sont, à mon sens, excessives. Parce qu'il n'y a pas de citoyens de seconde zone, nous avons demandé la création d'une commission parlementaire réunissant la commission des lois et la commission des affaires culturelles et de l'éducation pour traiter de ces questions.

Ce mouvement est peut-être méconnu, mais vous, madame la ministre, vous le connaissez bien. Ce matin, vous avez réuni l'instance nationale du supportérisme et avancé des pistes pour les supporters. Je vous serais reconnaissant de bien vouloir nous éclairer à ce sujet.

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