… est de nous rendre capables de nous adapter à ces changements. Décloisonner, collaborer, mutualiser, partager, innover, tels ont été nos objectifs.
Le décloisonnement doit passer par des coopérations en proximité : entre la médecine de ville et l'hôpital, entre l'hôpital privé et l'hôpital public, mais aussi entre les professions de santé – médicales, paramédicales et médico-sociales. Mais la démarche n'a de sens que si elle s'articule autour du patient et met ce dernier au coeur du système de santé. Cela signifie qu'il faut construire la réponse des professionnels de santé autour du patient, à proximité et en réseau, afin que sa prise en charge soit fluide et coordonnée.
Ce changement de paradigme doit nécessairement passer par la responsabilisation des professionnels de santé dans l'organisation de la réponse aux besoins de santé sur leur territoire. Par la réponse aux besoins de santé, j'entends le fait de garantir l'accès à un médecin traitant, de savoir comment traiter les urgences qui relèvent des soins de ville, de proposer plus d'actions de prévention ou encore de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées. Les professionnels doivent s'engager à travailler ensemble et à apporter une réponse collective aux patients. Telle est la colonne vertébrale de ce projet de loi : l'exercice isolé doit devenir l'exception.
Le cadre de cette coopération sera, bien évidemment, la constitution de communautés professionnelles territoriales de santé. Nous le savons, c'est dans la proximité que seront relevés les principaux défis qui se posent à nous. Notre objectif est simple : permettre à chaque Français d'avoir accès aux soins sur l'ensemble du territoire.
Pour cela, il est impératif de former plus de médecins. C'est l'objet de la réforme des études de santé et de la suppression du numerus clausus, une décision dont nous nous réjouissons tant ce système absurde est à l'origine d'un gâchis humain. Nous le savons, cette réforme ne portera pas ses fruits avant dix ans. C'est une première réponse, mais elle ne suffira pas à résoudre les difficultés d'accès aux soins que connaissent près de 20 % de nos concitoyens dans les zones dites « sous-denses ». Il nous faut donc compter sur toutes les forces vives, qu'il s'agisse des praticiens diplômés hors de l'Union Européenne ou des internes, ces derniers ayant toutes les compétences pour assister les médecins débordés et libérer ainsi du temps médical.
Si nous voulons permettre à toutes et tous dans nos territoires d'accéder à des soins, nous souhaitons, de surcroît, qu'ils soient de bonne qualité. C'est l'objectif de la gradation des soins et de la labellisation des hôpitaux de proximité. Mais rien de tout cela ne sera possible si le déploiement des nouveaux outils numériques n'est pas – enfin ! – pris en compte. La révolution numérique doit apporter de nouveaux services aux usagers pour qu'ils disposent de leurs données de santé et de l'information nécessaire pour être acteurs de leur santé.
La transformation du système de santé constitue un engagement fort du Président de la République et une attente importante de nos concitoyens et de nos concitoyennes, car la transformation de notre système de santé que nous nous apprêtons à voter est l'assurance d'un égal accès aux soins, d'un parcours de soins fluide, d'un exercice décloisonné et d'une médecine innovante. C'est, en fait, l'assurance que nous sommes en train d'évoluer vers une médecine « 4P » : préventive, prédictive, personnalisée et partagée !
Pour toutes ces raisons, le groupe La République en marche votera ce texte.