C'est la moitié des personnes qui vivent dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville – QPV – qui, à partir du 1er avril 2019, seront éligibles aux emplois francs. Vous l'avez rappelé, les emplois francs ont été créés lors du quinquennat précédent et le dispositif n'a pas fonctionné puisque l'on a compté 500 emplois francs en tout et pour tout en France. Nous en avons analysé les raisons.
Mais rappelons d'abord ce qu'est un emploi franc : c'est dire non à la discrimination, qui existe bel et bien en France. Pourquoi, en effet, habite-t-on dans un QPV ? Parce qu'on n'habite pas, a priori, à la bonne adresse, qu'on n'a parfois pas le bon nom ou la bonne tête. Dans ces conditions, on a deux fois moins de chance d'accéder à un même emploi à niveau de qualification et d'expérience égal. Un emploi franc, c'est également dire non à l'assignation à résidence. Nous avons ainsi permis que le dispositif puisse fonctionner ailleurs que dans le QPV, car il n'y a pas de raison qu'on n'embauche que dans ce type de quartiers.
Nous avons décidé, avec mes collègues Annick Girardin et Julien Denormandie, sous l'autorité du Premier ministre, d'élargir l'expérimentation. Une première expérimentation a été menée d'avril à la fin 2018, période pendant laquelle, sur 6 000 demandes, 4 500 ont été acceptées – ordre de grandeur que nous envisagions. Il est intéressant de noter que 82 % ont été embauchés en CDI immédiatement ; autrement dit, le pari de la confiance a été tenu. On a entendu d'ailleurs, l'autre jour, à Cachan, lorsque nous avons lancé l'extension du dispositif, les employeurs dire : « Eh bien, puisque nous avons bénéficié d'une aide, nous avons immédiatement osé proposer un CDI. » Or plus de la moitié des personnes concernées sont des demandeurs d'emploi de longue durée. Nous avons ainsi décidé d'élargir le dispositif à l'intégralité des régions des Hauts-de-France, de l'Île-de-France, aux départements des Ardennes, des Bouches-du-Rhône, de la Haute-Garonne, du Maine-et-Loire, du Vaucluse et à l'ensemble des départements et régions d'outre-mer où je rappelle que 25 % de la population vit dans un QPV.
Nous irons donc chercher ces talents cachés, ces vies empêchées pour leur permettre d'accéder à l'emploi. Il faut redonner espoir. Nous avons besoin de tout le monde sur le terrain pour promouvoir ce beau projet.
Le 30/03/2020 à 09:35, Jean de La Fontaine a dit :
« Eh bien, puisque nous avons bénéficié d'une aide, nous avons immédiatement osé proposer un CDI. » Que de mensonges éhontés ! L'insolence de ses propos me font vomir. J'ai déposé 40 CV dans un QPV du 84. J'ai été reçu huit fois (par curiosité). Tous ont été unanimes:"Prendre le maximum de fric à l'Etat". Les propos de la ministre du Travail sont consternants et d'une bassesse lamentable, empreints d'un mépris caractérisé envers les demandeurs d'emploi.
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