Monsieur Canfin, pour préserver notre biodiversité, il faudrait logiquement interdire la chasse – cette menace certaine pour la nature et aussi, parfois, pour les citoyens. À Genève, la chasse est interdite depuis 1974. L'exemple genevois, avec, bien sûr, ses spécificités, prouve que l'on peut tout à fait gérer la faune sans la présence de chasseurs. Dans le prolongement du plan « Biodiversité », fin août, le Gouvernement a annoncé des mesures pour mieux protéger la biodiversité avec des contributions financières sur tous les permis pour la biodiversité ou encore la modernisation de la gestion des espèces. Sur ce sujet, le Gouvernement entend les organisations de chasseurs et le WWF, je suppose, en tant que fondation d'utilité publique oeuvrant pour une planète vivante. Comment vous positionnez-vous sur la future réforme de la chasse, sachant que celle-ci a des incidences sur la gestion de la faune locale en régulant les populations animales, et tout particulièrement celles qui causent d'importants dégâts aux cultures ? Les mesures déjà annoncées sur la pratique de la chasse vous semblent-elles pertinentes pour protéger notre biodiversité ? Aussi, alors que la pratique de la chasse pose la question du partage de l'espace public naturel entre les chasseurs et les promeneurs, il convient également de s'interroger sur la compatibilité entre la présence humaine et les espèces porte-drapeau comme le panda, le loup ou l'ours. Aujourd'hui, le monde est essentiellement peuplé d'humains et de leurs animaux domestiqués. Comment rendre compatible cette présence avec les espèces porte-drapeau ?
Enfin, amiral, de retour du Sénégal j'ai été interpellée sur la construction d'un port militaire et de pêche en Mauritanie, qui pourrait accélérer l'érosion côtière à Saint-Louis et faire de cette zone frontière densément peuplée une future zone de conflits. La Mauritanie aurait conduit une étude d'impact environnemental. En avez-vous eu connaissance ?