Merci, Madame la présidente, d'avoir fait naviguer « de conserve » l'amiral d'une flotte au pavillon arc-en-ciel et celui d'une flotte de la Royale, bleu-blanc-rouge. Je pense que c'est tout à fait adapté. Anne Genetet avait raison quand elle citait le général prussien. Je pense qu'il s'agissait de Falkenhayn, « gourou » de Guillaume II – nous sommes dans l'itinérance mémorielle – et qu'il avait parfaitement raison.
Il existe des guerres impérialistes, nationalistes, ethniques, religieuses. Il existe aussi des guerres de territoires. Malheureusement, je crois que les conflits à venir, outre ceux qui existeront encore, seront des conflits de survie. Des pays sont pillés. C'est en partie le cas de l'Afrique. D'autres s'automutilent. On peut penser que le Brésil, par ses décisions politiques, s'automutilera bientôt. D'autres encore s'automutileront par leur volonté économique – Bruno Fuchs avait raison sur ce point. Je pense à la Chine ou, dans une moindre mesure, à la Russie. Ce faisant, ils créent des conditions de conflits absolument majeurs.
Ma question est assez simple. Dans un ou deux siècles, l'histoire nous regardera. Que penseront ces générations du fait que nous n'aurons pas réagi assez tôt ? C'est la vraie question. Le XIXème siècle était celui du productivisme et de l'industrie. On pouvait encore comprendre qu'il en soit ainsi. Mais ensuite, il y a vingt ou trente ans, pourquoi n'avons-nous pas réagi collectivement – aux niveaux national et international – face à ce qui deviendra des sources de conflits majeurs et des sources d'autodestruction de l'humanité ?