L'armée a fait d'énormes progrès en matière de féminisation. Seule la légion étrangère reste aujourd'hui fermée aux femmes. Le taux de féminisation reste néanmoins extrêmement bas, sauf dans le service de santé des armées dont les femmes composent plus de 50 % des effectifs. Si l'on compte qu'il faut trente ans pour devenir général, le nombre de femmes ayant intégré les grandes écoles militaires il y a trente ans était si faible, que seules quelques rares unités ont à leur tête une générale, dont le service de santé des armées dirigé par une femme. Le plan mixité introduit des correctifs notamment en ce qui concerne la maternité de façon à ce qu'elle ne soit pas pénalisante en termes d'avancement et de retour à l'emploi dans l'unité d'origine. Les choses devraient donc s'améliorer.
Abordant les discriminations liées à l'orientation sexuelle, j'ai été très surpris de constater la liberté de ton de jeunes qui ont fait part de leur homosexualité au cours de tables rondes organisées dans le cadre de nos travaux, ce qui semblait parfaitement naturel de leur part et pour l'auditoire. La parole est libre. Cela n'exclut pas les dérives et les armées ne sont ni plus ni moins vertueuses que d'autres administrations, entreprises et la société en général. Des garde-fous existent, des sanctions sont prononcées. Les dispositifs existants ne sont toutefois pas suffisamment connus.
La gendarmerie, que nous avons considérée dans nos travaux, a de plus un contact direct avec la population civile et reçoit dans le cadre de son activité des dépôts de plainte portant sur des discriminations. Il est d'ailleurs palpable que l'approche de ce sujet au sein de la gendarmerie est différente et les autres armées pourraient peut-être s'en inspirer.