Madame la ministre, il n'aura échappé à personne que la France accueillera la Coupe du monde féminine de la FIFA au mois de juin prochain. Pour la première fois, une grande chaîne de télévision privée gratuite diffusera la quasi-totalité des matchs. Je me réjouis de cette nouvelle, mais le chemin est encore long pour que le sport féminin bénéficie de la même attention que le sport masculin.
Considéré comme peu attractif et de moins bon niveau, le sport féminin de haut niveau est en effet peu médiatisé. Cette faible médiatisation participe à une moindre pratique au niveau amateur, mais surtout au niveau professionnel. Il s'agit d'un cercle vicieux car la médiatisation télévisuelle contribue au développement de la pratique sportive. En effet, en 2015, à la suite de la diffusion télévisuelle de la Coupe du monde de football féminin, la FFF a dénombré 25 000 licenciés supplémentaires. En 2016, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a constaté que le sport féminin représentait moins de 20 % du volume horaire de retransmission sportive à la télévision.
Si les hommes sont, selon les disciplines, de véritables stars, presque aucune femme, à de rares exceptions près – vous en êtes une, madame la ministre –, ne peut prétendre atteindre une reconnaissance sportive, médiatique, populaire et financière similaire. À titre d'exemple, le 14 mars dernier, l'exploit de Marie Bochet, devenue l'athlète française la plus titrée des Jeux paralympiques d'hiver avec sept médailles d'or, n'a occupé qu'un petit encart sur la une de L'Équipe, qui a privilégié les buteurs du match FC Barcelone-Chelsea.
Quelles mesures ont été prises ou envisagez-vous de prendre pour favoriser la reconnaissance sportive et médiatique du sport féminin de haut niveau à l'approche de compétitions majeures comme la Coupe du monde et les Jeux olympiques ?