J'ai reçu beaucoup de témoignages de personnes touchant l'AAH. Elles ont perçu cette revalorisation, dont nous pouvons être fiers, comme une mesure en faveur du pouvoir d'achat. À cela s'ajoutent encore le remboursement des frais dentaires, et l'achat de lunettes et d'appareils auditifs désormais gratuit pour les personnes qui perçoivent les minima sociaux. Si vous avez pour objectif avec cette proposition de loi de rétablir le pouvoir d'achat des plus fragiles, sachez que vous avez été entendus depuis plusieurs mois déjà !
S'agissant du déficit entre 2012 et 2017, Les Républicains nous opposent bien souvent la fameuse crise financière qui a conduit à ce déficit et à une dette qui a dévissé de plus de 650 milliards d'euros. Mais la crise financière n'est responsable que de 400 à 450 milliards d'euros : 200 à 250 milliards d'euros ne sont donc absolument pas liés à la crise financière ! En tant que commissaires aux finances, nous devons être précis.
Lorsque vous étiez en responsabilité, chers collègues Les Républicains, vous n'avez pas réussi à faire le grand écart que vous nous demandez aujourd'hui de faire. Monsieur le rapporteur, je suis déçue que vous souteniez une proposition qui ne repose sur aucun socle budgétaire sérieux et sincère.
Vous argumentez, les uns après les autres, en faisant abstraction de tout ce qui a été d'ores et déjà mis en place. C'est le jeu, mais je regrette que votre groupe n'ait pas voté nos mesures en faveur du pouvoir d'achat.
Votre proposition de loi n'a pas de sens – elle ne serait cohérente que si elle s'inscrivait dans une logique budgétaire. Vous nous demandez de faire notre marché parmi les six articles, puis de choisir une mesure de compensation. En réalité, avouez-le, votre proposition de loi s'inspire du programme de votre candidat à l'élection présidentielle ; elle n'a aucune cohérence avec le projet global que nous portons. Il n'est ni intellectuellement ni démocratiquement honnête de refourguer un programme sur lequel les Français se sont déjà prononcés le 7 mai 2017…