Mes chers collègues, l'article 1er de cette proposition de loi a pour principale vertu de rappeler que la position de l'actuelle majorité à l'égard des retraités est intenable : je veux parler, bien sûr, du plafonnement à 0,3 % de la revalorisation des pensions en 2019 – mais aussi en 2020, car même si cette mesure a été annulée par le Conseil constitutionnel, je pense que vous la présenterez à nouveau l'année prochaine.
Le vrai problème, c'est le financement de l'article 1er. La solution est toute simple mais nécessite un courage qui fait défaut à la majorité : elle consiste à reprendre la hausse de l'âge de départ à la retraite, à raison d'environ un trimestre par an – directement ou indirectement, puisqu'il existe plusieurs techniques pour parvenir au même résultat.
Je vous rappelle qu'à défaut de mettre en oeuvre une telle mesure, les régimes de retraite vont continuer à se dégrader de 2 milliards d'euros par an – c'est d'ailleurs bien pour tenter de compenser cet effet que la majorité a décidé d'appliquer une sous-indexation à 0,3 % des pensions. Pour notre part, nous avons toujours défendu le maintien de l'indexation, et le minimum serait d'appliquer cette mesure aux petites retraites en la finançant par une augmentation de l'âge de départ à la retraite. C'est ce qui a été fait pendant huit ans, et c'est bien grâce à cela que vous avez trouvé à votre arrivée des comptes de la branche retraite quasiment à l'équilibre – des comptes qui ont recommencé à se dégrader quand vous avez mis fin à l'augmentation de l'âge de départ à la retraite…