Au nom du groupe Socialistes et apparentés, je dirai tout d'abord que les intentions de l'UPM sont louables : développement, stabilité, coopération régionale. Certains des projets concrets que l'UPM promeut ou facilite ont récemment avancé, comme cela a été le cas pour l'université de Fès ou pour l'usine de dessalement d'eau de mer de Gaza. Dans cette instance, tous les membres ont le même poids et la même capacité d'expression, ce qui constitue une garantie et un lien.
Dix ans après sa création, plusieurs interrogations ont néanmoins pu naître. Le conflit israélo-palestinien n'a toujours pas trouvé d'issue. L'instabilité au Proche-Orient ainsi que le réchauffement climatique et les responsabilités de l'Union européenne et de ses États membres dans la crise migratoire ont contribué à une crise humanitaire effroyable – on parle de plus de 17 000 morts ou disparus en Méditerranée depuis le début de cette crise.
L'UPM n'est évidemment pas responsable de ces maux. Vous ne l'êtes pas non plus, monsieur le secrétaire général. En revanche, nous sommes en droit de questionner la méthodologie de cette organisation et sa capacité à trouver des solutions collectives. En effet, miser sur de grands projets sans principe d'action claire, notamment en matière de financement et de suivi, conduit parfois à être inefficace. Cette inefficacité peut engendrer des conséquences néfastes sur les relations entre États. Sur ce point, l'UPM peut parfois être critiquée.
Le Sommet des Deux Rives va se tenir à Marseille et réunir, dans le format resserré dit « 5+5 », la France, l'Italie, l'Espagne, Malte, le Portugal, la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, la Libye et la Mauritanie. Dans cette initiative, peut-on voir l'échec, voire la fin de l'UPM, ou au contraire un souffle complémentaire ?
Emmanuel Macron souhaite que, dans le cadre de cette coopération, les acteurs s'appuient davantage sur le privé et la société civile. Que pensez-vous de cette orientation proposée par le président de la République française ?